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Guinée: trois partis politiques suspendus et la campagne pour le référendum constitutionnel reportée

En Guinée, trois partis politiques, dont les deux principales formations du pays, ont été suspendus. Il s’agit de l’UFDG, dirigé par l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, le RPG, ancien parti au pouvoir d’Alpha Condé et le PRP. Ces suspensions interviennent alors que la campagne pour le référendum constitutionnel devait s’ouvrir ce dimanche, campagne qui a été finalement reportée au 31 août, selon un décret lu hier soir à la télévision publique.

Selon l’arrêté pris par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Ibrahima Kalil Condé, cette décision est motivée par « la situation irrégulière » des partis guinéens concernés. Ils n’auraient pas respecté les obligations de conformité prévues par la charte des partis politiques, malgré le délai de 45 jours qui leur avait été accordé.

Sanctions

Dans un courrier adressé à ces partis, le ministre précise que pendant cette période de suspension, ils sont interdits de toute activité, notamment l’organisation de réunions, de manifestations ou de campagne de propagande. Le ministre Condé précise, en outre, que toute violation expose leurs responsables à des sanctions.

Cette décision intervient alors que les formations concernées font partie des organisations qui appellent à des manifestations contre les autorités transitoires à partir du 5 septembre.

Par ailleurs, l’UFDG est en conflit avec le ministère à propos de l’organisation de son congrès. La Cour suprême doit se prononcer le 28 août sur le sujet, mais voilà le parti suspendu pour trois mois.

La classe politique prise de court

En plus de l’UFDG et du RPG, le Parti pour le renouveau et le progrès (PRP) de Rafiou Sow est également interdit d’activités pour la même période.

Autre annonce qui a pris de cours la classe politique, celle du report de l’ouverture de la campagne pour le référendum du 21 septembre, initialement prévue, dimanche 24 août. Elle débutera le lundi 31 août.

La Guinée devient un point de départ des migrants car « les jeunes ont perdu confiance en la République »

Les départs clandestins de pirogues depuis les côtes guinéennes vers l’archipel espagnol des Canaries se sont multipliés, en conséquence de l’accord migratoire conclu entre la Mauritanie et l’Espagne l’an dernier.

Pourtant, la traversée depuis la Guinée peut durer une dizaine de jours et est extrêmement dangereuse.

En 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras dénombre 10 457 morts dans l’Atlantique. Entretien avec Elhadj Mohamed Diallo, ancien exilé, qui dirige désormais l’Organisation guinéenne de lutte contre la migration irrégulière.

Mali-Guinée : un cadre de concertation permanent pour renforcer la sécurité transfrontalière

(Agence Ecofin) – La Guinée partage une longue frontière avec le Mali. L’initiative prévoit notamment la mutualisation des moyens sécuritaires, la mise en œuvre d’un protocole sur la transhumance et la réduction des obstacles à la circulation aux frontières.

Le Mali et la Guinée ont convenu de mettre en place un cadre de concertation permanent axé sur la sécurité transfrontalière, à l’occasion d’une visite de travail de deux jours en Guinée du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Moussa Ag Attaher.

L’objectif principal est de renforcer les relations bilatérales et de faciliter la circulation des personnes et des biens. Les discussions ont porté sur la mise en place de mécanismes efficaces pour assurer la fluidité des échanges économiques et sociaux tout en préservant la sécurité et le respect des législations.

A l’issue de la réunion, plusieurs recommandations ont été adoptées. Elles portent notamment sur la mutualisation des moyens pour faire face aux défis sécuritaires le long des frontières et lutter contre la criminalité transfrontalière. Les participants ont également préconisé la facilitation des échanges commerciaux, la mise en œuvre d’un protocole sur la transhumance entre Etats, ainsi que la réduction des tracasseries aux frontières.

Cette décision intervient dans un contexte régional marqué par une insécurité grandissante au Sahel, particulièrement au Mali. Bien que la Guinée reste jusqu’ici épargnée, elle partage une longue frontière avec le pays. Conakry entend ainsi sécuriser ses zones frontalières tout en soutenant la fluidité des échanges économiques et sociaux.

Ingrid Haffiny (stagiaire)

Edité par M.F. Vahid Codjia

Guinée: au moins 15 morts dans un glissement de terrain à Manéah

Au moins 15 personnes ont perdu la vie dans un glissement de terrain dans la nuit de mercredi à jeudi en périphérie de Conakry, la capitale guinéenne.

L’armée et la protection civile ont fouillé les décombres à la recherche de survivants et d’autres victimes. Le glissement de terrain a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi 21 août dans la commune de Manéah, en périphérie de la capitale, après de fortes précipitations.

Au moins 10 blessés ont été secourus et amenés à l’hôpital de Coyah, une ville voisine, a indiqué l’Agence nationale de gestion des urgences et des catastrophes humanitaires (ANGUCH). « D’importants moyens logistiques ont été déployés pour appuyer les opérations de secours, menées en étroite collaboration avec les habitants du quartier, qui orientent les équipes vers les zones les plus à risque », a déclaré le ministre de l’Urbanisme, Mory Condé.

Un comité de crise a été mis en place. La protection civile, le génie militaire ainsi que des volontaires poursuivent les recherches. Toutefois, les habitations situées au pied du Mont Kakoulima. La zone est connue pour ses risques.

« Les gens sont venus s’installer à des niveaux où, vraiment, on ne pouvait pas s’installer. Parce qu’au niveau du Mont Kakoulima, ce sont des zones réservées de l’État. Ce sont des zones qui étaient à haut risque (…) au niveau des flancs du mont Kakoulima. Le niveau de risque était là. Et ensuite, cela a été précipité par la forte pluviométrie », explique Lancei Touré, le directeur général de l’ANGUCH. Les dégâts sont considérables. Une vingtaine de maisons restent encore ensevelies sous la terre.

Les glissements de terrains sont fréquents en Guinée pendant la saison des pluies qui s’étend de juin à septembre, aggravés par une urbanisation désordonnée sur les flancs de montagnes et dans les zones inondables. Depuis le début de la saison des pluies, l’ANGUCH a recensé une cinquantaine de décès dus aux intempéries. Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, s’est quant à lui rendu sur place.

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